Réalisé par Malgorzata Szumowska.
Avec Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Joanna
Kulig.
Sortie le 01 février 2012.
Anne, journaliste de 45 ans dans un grand magazine féminin enquête sur la prostitution estudiantine. Alicja et Lola, étudiantes à Paris, lui racontent leurs expériences d’escort girl. Ces confessions vont faire prendre conscience à Anne que son mari ne l’a pas baisé depuis longtemps…
Elles n’est malheureusement pas un film sur le phénomène des pauvres étudiantes qui se prostituent pour payer leur loyer et leurs études.
En fait, c’est un film nul sur une bourgeoise pour qui tout va plutôt bien, elle a juste du mal a communiquer avec son fils ado, elle est mal baisée après des années de mariage et elle en a marre de ranger derrière le petit dernier qui laisse traîner son linge. Voilà de quoi nous parle ce film plein de fatuité bourgeoise.
Au lieu de traiter un vrai sujet, la prostitution estudiantine, au lieu de s’intéresser à Alicja et Lola, Elles se focalise sur le personnage d’Anne, nous décrit la vacuité de son existence un peu obscène dans son magnifique appartement et son confort enviable. Anne n’a pas de problème et les deux jeunes femmes qui se prostituent non plus d’ailleurs. La cinéaste, dont Anne est sans doute le double, a voulu dédramatiser la prostitution, montrer des clients sympas, de l’argent facilement gagné.
Le scénario est donc totalement dénué d’enjeux, il traîne, s’enlise en nous infligeant des scènes où Anne fait la cuisine, se met a picoler, mais juste un peu, se masturbe. Finalement elle veut sucer son mari car elle pense que ça leur fera du bien, c’est le climax du film. Pendant ce temps, de pauvres étudiantes se font baiser par tous les trous par des vieux sympas qui chantent des chansons et font la cuisine.
Les rares scènes montrant Alicja et Lola au travail sont traitées avec légèreté, le sexe est filmé de loin comme s’il risquait d’être obscène vu de trop près. La cinéaste semble avoir voulu montrer mais pas trop, s’approcher du sujet mais ne surtout pas participer, un peu comme Anne qui se contente de poser des questions et de rigoler en buvant un coup. On n’apprend donc rien sur le travail d’escort
à part que les clients sont des hommes mariés. Evidemment, pour ne pas donner une image trop lisse et idéale du métier d’escort de luxe, le scénario nous gratifie d’une brève scène un peu sordide, la seule qui raconte quelque chose, lorsque Lola se fait pénétrer de force avec une bouteille. Mais la scène reste très allusive dans le filmage et surtout, elle ne prête pas à la moindre conséquence dramaturgique.
De cet horrible film de bourgeoise nombriliste, il reste néanmoins le charme et
la fraîcheur d’Anaïs Demoustier, une jeune actrice pleine de talent qui n’a décidemment pas peur d’exhiber son joli corps.
Fast Tube by Casper